- Définition:
Le canal lombaire étroit (CLE), connu aussi sous le terme de sténose du canal lombaire (Lumbar Spine Stenosis) consiste comme son nom l’indique en la diminution du diamètre du canal lombaire. Plusieurs éléments peuvent être à l’origine de ce rétrécissement, comme l’épaississement du ligament jaune, la formation d’arthrose, de kystes, la dégénérescence discale, ou une ostéophytose du corps vertébral.
- Epidémiologie:
Cette affection touche principalement les personnes âgées (30% selon Michael J Schneider & col), mais il est possible de diagnostiquer des CLE à partir de 50 ans, 10 à 15% étant asymptomatiques chez des populations de 40 ans.
Les données épidémiologiques sont peu présentes et notent de grandes différences allant de 5 cas sur 100 000 (J. Melancia & coll) à 200 000 adultes aux Etats-Unis (Jon Lurie & coll), soit 4% des plus de 50 ans (Données Statista 2018).
- Diagnostic et symptômes:
Bien que l’imagerie puisse aider (diamètre sagittal inférieur à 10mm), le diagnostic est principalement clinique. Les signes d’une sténose du canal lombaire sont:
- Une claudication (difficulté à la marche) intermittente neurogène
- Sensation de fatigue dans les cuisses et/ou les jambes
- Paresthésies ou crampes bilatéralement dans les membres inférieurs
- La présence d’un périmètre de marche
- Un risque de chute augmenté
- Les symptômes sont soulagés en position assise ou penché en avant (comme sur un chariot de courses)
- Traitement et apport de la chiropraxie:
La North American Spine Society propose une conduite à tenir consistant en l’injection de stéroïdes et de décompression chirurgicale.
Malheureusement ces guides de bonne pratique ne prennent pas en compte la littérature récente. En effet selon le Canadian Chiropractic Guidelines Initiative (CCGI), dans le traitement du canal lombaire étroit, il faut éviter la médication, la prise d’AINS, de paracétamol, d'opioïdes, de relaxants musculaires, de Gabapentine et les injections péridural de stéroïdes.
Plusieurs études préconisent un traitement conservateur. Certaines (Carlo Ammendolia &coll) ont même mis en évidence que la prise en charge par thérapie manuelle (chiropraxie essentiellement), exercices et éducation du patient était plus efficace que les injections et les exercices non personnalisés.
Il a également été montré que à 2 mois post traitement, la thérapie manuelle associée à des exercices individualisés a un meilleur impact sur l’échelle de sévérité des symptômes que le traitement médical et les exercices réalisés en groupe. Le périmètre de marche a également été amélioré passant de 400 mètre à 700 mètres en 6 mois.
- Traitement par Flexion-Distraction ou Cox:
La technique Cox® a été inventée par le Dr James Cox, chiropracteur. Cette technique nécessite une table particulière (présente au cabinet de chiropraxie de Billère).
Cette technique a prouvé son efficacité sur plusieurs plans, voici 9 effets physiologiques des traitements:
- Diminution de la pression intra-discale jusqu’à 196 mm/H
- Augmentation du foramen intervertébral jusqu’à 28% de sa grandeur
- Facilitation des échanges de métabolites vers le disque
- Amélioration de la circulation autour du foramen intervertébral
- Réduction de la pression hydrostatique intradiscale
- Amélioration de la mobilité des segments vertébraux et intervertébraux (disques).
- Relâchement des adhésions longitudinales qui peuvent rendre la mobilité difficile.
- Affecte le réflexe neuro-musculaire
- Réduction de la pression sur les nerfs
Une étude randomisée sur le traitement par flexion-Distraction a mis en évidence que les personnes recevant 12 à 18 traitements de 20 min sur 6 semaines montrent une importante diminution des symptômes post-traitement, mais également 3 mois et 6 mois après le traitement. La récurrence des traitements était dégressive, allant de 3 ou 4 traitements/ semaine sur les premières semaines à 1 à 2 traitements dans les dernières semaines.
- Conclusion:
Le canal lombaire étroit est une affection en augmentation (+ 137% entre 1998 et 2008 aux Etats-Unis). Les études récentes et les recommandations du CCGI prônent le traitement conservateur en première intention sous forme multimodale en associant la chiropraxie (Technique Cox ou Flexion-Distraction), des exercices individualisés, et de l’éducation thérapeutique.
- Références:
“Comparative clinical effectivness of non surgical treatment methods in patients with lumbar spinal stenosis. A randomized clinical trial.” by Michael J Schneider & col in JAMA Network open. 2019 Jan.
“A pilot randomized controlled trial of flexion-distraction dosage for chiropractic treatment of lumbar spinal stenosis.” by J.A Cambron & col in Journal of Manipulative and Physiological Therapeutics. Jul-Aug. 2014; 37 (6): 396-406.
“Non-operative treatment for lumbar spinal stenosis with neurogenic claudication: an updated systematic review" by Carlo Ammendolia & col in BMJ Open v.12 (1); 2022.
“Canal lombaire étroit: clinique, physiopathologie et traitement” by Stephane Genevay & col in Revue médical Suisse- Rhumato- 332 - 2012.
Canadian Chiropractic Guidelines Initiative (CCGI): https://fr.ccgi-research.com/
“Spinal Stenosis” by J. Melancia & col in handbook in clinical neurology 2014. 119-541
“Management of lumbar stenosis” by John Lurie & col in BMJ. 2016
info-radiologie.ch
herniediscale.ca